Les nouveaux chemins de la croissance
Photo de couverture : Laurent Giovachini, DGA, SOPRA STERIA
Les nouveaux chemins de la croissance est un essai qui porte deux ambitions. La première est de recentrer le débat en marge de l’élection présidentielle, alors que les débats et déclarations vont bon train au rythme des campagnes des uns et des autres. L’attention a ainsi tendance à se cristalliser sur certains détails qui, face aux enjeux structurels auxquels nous devons répondre, ne signifient finalement pas grand-chose.
Autonomie stratégique de la France et de l’Europe, souveraineté numérique ou encore réduction de la fracture territoriale française sont en effet autant de problématiques éminemment stratégiques qui, pourtant, n’ont pas encore été pleinement adressées par les pouvoirs publics. Par exemple, comment encore tolérer que 80 % des outils de protection cyber dont nous disposions en Europe soient d’origine extra-européenne ?
La seconde ambition de cet essai est de mettre la lumière sur un fleuron industriel français méconnu, et trop peu mis à profit : l’industrie de la connaissance. Rassemblant les activités dites à haute valeur ajoutée, telles que le conseil, le numérique, l’ingénierie ou la formation professionnelle pour ne citer qu’elles, elle est bien sûr indispensable pour répondre aux défis du moment, que nous parlions de réindustrialisation, décarbonation, transformation numérique, etc. Représentant plus d’un million de salariés, répartis dans 80 000 entreprises, créant 60 000 emplois par an et 8% du PIB français, l’industrie de la connaissance a tout pour pleinement participer aux efforts de relance européenne et française, et pour trouver les nouveaux chemins de la croissance dont nous avons besoin.
Pour illustrer la nécessaire collaboration entre Etats et entrepreneurs privés, il me revient une anecdote de l’époque où j’étais conseiller à Matignon. J’ai dû convaincre le Premier ministre, Lionel Jospin de conclure un accord avec le groupe Lagardère.
Cet accord visait à marier l’entreprise publique Aérospatiale avec la société privée Matra. Aérospatiale Matra fusionnera ensuite avec l’allemand DASA et l’espagnol CASA pour donner naissance à EADS, qui deviendra Airbus.
Pour un ancien Premier secrétaire du parti socialiste, privatiser l’Aérospatiale n’allait pas de soi. La mesure fut très critiquée, mais a permis l’émergence d’un champion européen.
Laurent Giovachini
Biographie de l’auteur :

Laurent Giovachini est directeur général adjoint de Sopra Steria et président de la fédération Syntec. Membre du bureau et du conseil exécutif du Medef, il en préside la Commission « Souveraineté et sécurité économique des entreprises ». Polytechnicien, ingénieur général de l’armement, il est également administrateur de grandes écoles, et a récemment publié l’essai économique « Les nouveaux chemins de la croissance ».