Jean-Luc Chalhoub
Portrait original, à lire entre les lignes, de Jean-Luc Chalhoub, directeur juridique grands projets, Orange au Moyen-Orient et en Afrique, membre du Conseil scientifique des Business & Legal Forums. Profil LinkedIn
Plutôt pleurotes ou shiitakés ?
Je ne connais pas les shiitakés. Pourtant, j’adore la cuisine ! Je dirais donc pleurote.
Si j’étais un #
#Bien-Etre
Mon indispensable
Le sport. C’est ma routine et mon compagnon du quotidien, ma soupape de décompression.
J’ai toujours fait du sport. J’ai été ceinture noire de karaté, j’ai pratiqué la boxe française. Depuis que je suis arrivé en Côte d’Ivoire il y a 6 ans, je fais beaucoup de VTT. C’est un ami qui m’a entraîné là-dedans. Depuis, on va pédaler avec un club tous les dimanches matins. Il y a vraiment de supers parcours qui nécessitent de faire attention à sa condition physique et à son hygiène de vie.
La rencontre qui a compté
Roland Guyot, mon premier manager.
Je sortais tout juste de mon service militaire quand j’ai décroché mon premier emploi chez un promoteur immobilier. Cela a été une expérience extrêmement riche qui m’a formaté un peu pour tout le reste de ma carrière. Lui-même est issu d’une culture de management à l’américaine : les côtés « très friendly » étaient au début très surprenants mais côté perso, il pouvait aussi être dur et toujours exigeant. Je me souviens qu’au bout d’un mois « d’ancienneté », il m’avait demandé de licencier un salarié qui devait avoir 45 ans.
Quand on vient juste d’arriver à son premier poste et qu’on a 24 ans, c’était une épreuve particulièrement difficile pour moi sur le plan professionnel mais également sur le plan humain évidemment.
Jean-Luc Chalhoub
Je me souviens aussi d’une opération d’achat-revente qu’il avait réalisée auprès d’une station de ski juste avant la crise immobilière de 1991. Résultat : j’ai troqué mes mocassins du boulevard Malesherbes contre des moon boots et je suis parti m’installer dans la station de ski que la société venait d’acheter. On devait rester là-bas 5 mois, on est resté 5 ans. Ça a été une expérience folle. On passait de l’immobilier pur à la gestion des remontées mécaniques, du personnel de la station, des accords de régions, des subventions… et même des canons à neige ! Ceux qui ont vu le film Shining de Stanley Kubrick peuvent voir à quoi cela ressemble d’habiter une station à l’année …
Ma préoccupation n°1
Rester simple.
L’environnement professionnel est fondé sur un jeu de rôles, un théâtre normé où le langage très particulier des juristes, qui est le fruit de longues études et d’un travail analytique intense, peut faire exploser les egos. Dans le même temps, l’analyse juridique des années 90 a muté vers une dynamique de la prise de décision ultra-courte. Les opérationnels n’ont pas le temps de lire des dissertations juridiques. Ils veulent des réponses simples à des problématiques complexes. Le travail principal et primordial des juristes est donc de rester simples et modestes dans leur attitude. Ils doivent garder pour eux la complexité de la matière juridique et ne transmettre aux opérationnels que l’essentiel. D’autre part, quand vous avez des postes comme le mien ou une fonction équivalente et que vous faites partie du comité de direction d’une entreprise du CAC40, il faut savoir gérer l’image que vous renvoient les gens et rester modeste.
La mégalomanie est un risque sensible en Afrique où la culture induit beaucoup de comportements inhérents au niveau hiérarchique occupé.
Jean-Luc Chalhoub
De ce point de vue, il est vraiment crucial de faire tomber sa paire de lunettes occidentale sur les choses du quotidien pour vraiment s’intégrer à une nouvelle culture. Comme le veut l’expression d’Ambroise de Milan, « à Rome, fais comme les Romains ».
Mon meilleur conseiller
La nuit.
La nuit quand je me pose, je prends beaucoup de recul. J’ai un petit créneau de 15-20 minutes où j’arrive à poser tout ce qui s’est passé dans la journée et à me projeter dans la journée suivante. J’ai intégré ça comme une sorte de médiation le soir.
Une best practice
Se lever tôt, faire du sport et ne jamais consulter ses mails avant le petit déjeuner. Cette routine matinale doit être une parenthèse sacrée et immuable, sans compromis. J’ai créé les #respects-duels, concours de cyber éloquence d’un style nouveau, accessibles à tous sans préparation.
La victoire dont je suis fier
Être parti en Afrique.
J’ai toujours beaucoup voyagé dans le cadre de mon travail, mais sans jamais poser mes valises.
Et avoir fait ce choix à mon âge, dans une région où les codes culturels, les mentalités, les paysages, la cuisine etc. sont tellement différents des miens, était un défi lié à l’envie de rompre avec un parcours confortable et classique.
Jean-Luc Chalhoub
Next step
Mon départ pour Casablanca en juillet.
Je voulais rester dans le bain africain et être au plus près du business : il y a ici une vraie richesse financière et culturelle. En même temps, après 20 années à manager des équipes, je vais enfin avoir un poste sans aucun management, ce qui peut surprendre certains, voire être perçu comme une rétrogradation… Il n’en est rien. C’est un choix mûrement réfléchi avec mon futur N+1. Je vais être directeur juridique de la transformation et des grands projets. En gros, je vais aider les filiales à mettre en place leurs organisations juridiques et réglementaires en Afrique. J’adorerais accompagner les potentielles opérations de croissance externes d’Orange sur le continent africain. On verra mais la perspective est réjouissante !
La question que j’aurais aimé qu’on me pose
Qu’est-ce qui vous fait avancer ?