Raphaël DOAN
Photo © Hannah Assouline
Portrait original de Raphaël Doan, agrégé de lettres classiques, ENS, ENA, magistrat et élu local. Plus jeune membre du conseil scientifique des Business & Legal Forums, il est l’auteur des livres : « Quand Rome inventait le populisme » (Editions du Cerf), « le rêve de l’assimilation » (Editions passés composés).
Plutôt pleurote ou shiitake ?
Humm shiitake.
Si j’étais un #
#Histoire
Mon indispensable
Stendhal (18e-19e).
Toute l’œuvre, ça serait compliqué de choisir.
La rencontre qui a compté
François Lefèvre, mon professeur en Master à la Sorbonne et mon directeur de recherches.
Il avait une vision très directe et spontanée du travail intellectuel et de la vulgarisation. Il arrivait à la transmettre dans ses recherches en histoire grecque. J’ai tout de suite beaucoup aimé sa manière de réfléchir, sans langue de bois ni d’ a priori, ce qui n’est pas si courant dans le milieu académique où les gens aiment souvent, complexifier leurs façons d’interagir entre eux. C’est quelqu’un de très dynamique, efficace et jovial. Nous sommes toujours en contact aujourd’hui.
Il publie, d’ailleurs, un livre dans quelques semaines chez le même éditeur que moi !
Ma préoccupation n°1
La clarté.
Je fais un métier où les choses peuvent vite être assez compliquées. L’objectif est de rendre un jugement le plus clair possible et compréhensible pour les parties prenantes.
Si on n’arrive pas à énoncer quelque chose clairement, c’est souvent que le fond n’est pas bon. D’ailleurs, j’aime beaucoup le précepte de Nicolas Boileau à ce sujet : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement ».
Mon meilleur conseiller
Un ping-pong psychologique.
Je n’ai jamais eu une seule personne pour me conseiller.
Dès que survient une idée que je trouve intéressante, j’en parle à beaucoup de monde afin de récolter des avis différents et pour m’éclairer. J’aime m’appuyer sur de véritables ping-pong psychologiques avant de prendre une décision.
Une best practice
La traduction.
Ça marche plus pour l’écriture ou le fait de rendre des jugements, mais une technique que j’aime est la traduction. Je trouve que le fait de traduire ce que l’on veut dire dans une autre langue est la meilleure manière de voir si notre idée repose oui ou non sur des artifices. C’est une sorte de « détecteur à bullshit » de s’adonner à cet exercice !
Et, s’il est parfois logique de le faire en anglais, d’autres langues (selon celles que l’on a étudié) peuvent être intéressantes également. Personnellement, et comme j’ai étudié des langues anciennes, je traduis parfois en latin et ça m’est d’autant plus efficace que cette langue ne détenant que très peu de mots abstraits, je vois vite si j’avais du fond ou non.
La victoire dont je suis fier
La création future d’un cœur de ville au Pecq.
C’est plus à l’étape de projet que de victoire pour l’instant mais cela demande tellement de travail et mobilise tellement de personnes que je pense que ce sera nécessairement une victoire dont nous pourrons tous être fiers.
Je suis premier adjoint à la mairie de ma ville (au Pecq) dont le projet serait de créer un endroit au cœur de la ville pour re-tisser du lien entre les différents quartiers (assez éloignés les uns des autres). Embellir le centre pour en faire un lieu de rencontres et non plus de passage. On cherche à sortir du sol quelque chose qui n’y était pas avant et c’est très motivant.
Next step
Je ne résonne pas vraiment en termes d’étape, et je n’ai pas de plan de carrière tout tracé pour le futur. Ce qui compte, c’est de savoir saisir les opportunités intéressantes qui peuvent surgir.
La question que j’aurais aimé qu’on me pose
Est-ce qu’il y a une chose que vous espérez ou aimeriez voir venir avec les progrès technologiques ?
J’aimerais avoir accès à des reconstitutions en réalité virtuelle pour avoir l’impression de pouvoir recréer le passé, et me plonger dans des époques disparues (des scènes de la Rome antique ou une vue du Paris du 17e siècle, par exemple). C’est quelque chose qui sera sûrement bientôt rendu possible grâce à la réalité augmentée. Je trouverais ça très émouvant et vraiment nouveau.
Et quel serait l’endroit et l’époque dans lesquels vous aimeriez être plongé ?
Le choix du confort serait la France des années 60, mais la curiosité m’emmènerait découvrir l’Antiquité (Athènes ou Rome).