Philippe Coen
Portrait original, à lire entre les lignes, de Philippe Coen, directeur juridique Corporate Legal, The Walt Disney Company, président et fondateur d’ONG Respect Zone, membre du Conseil scientifique des Business & Legal Forums. Profil LinkedIn
Plutôt pleurotes ou shiitakés ?
Je ne connais pas autant les Shiitakes que les pleurotes. Je dirais plutôt pleurotes par intérêt pour les produits locaux et dans un souci d’éco-responsabilité, en saison ou séchés !
Si j’étais un #
#Respect
Mon indispensable
En ce moment mon masque naturellement.
Plus durablement, pour le meilleur et pour le pire : mon smartphone car je fais partie de ces millions de professionnels devenus smartphone dépendants. La gestion de ces quelques centimètres carrés d’électronique est un sujet de société qui me préoccupe suffisamment pour avoir contribué à la fondation notre ONG Respect Zone.
Elle existe dans 5 pays, et c’est possiblement la seule association fondée par des juristes pour des personnes qui ne sont pas juristes.
Maintenant que les écrans sont omniprésents en mode intrusif, apprivoiser son rapport à l’écran est de plus en plus indispensable.
Philippe Coen
D’ailleurs, la notion d’environnement ne peut se réduire à l’échelle carbone ou à l’échelle chlorophylle. L’environnement numérique est aussi constitutif du climat social et sociétal et on ne peut pas en faire abstraction. Or comment construire du respect dans la manière d’« architecter » son propre site, soit sa propre destination numérique ? Quels sont les droits humains numériques à prendre en considération ? C’est justement ce sur quoi travaille Respect Zone, et j’y contribue à la fois en tant que juriste et père, mais aussi tout simplement en tant qu’être humain.
Sans ça, on ne peut même pas se parler, surtout avec le Covid.
La rencontre qui a compté
Une rencontre m’a beaucoup marqué professionnellement est celle avec Georges Berlioz qui est celui qui m’a le plus appris sur ce plan. C’était mon ancien patron et un avocat de renom qui avait une grande appétence pour l’académie et l’agrégation. Il m’a énormément appris – de manière autant volontaire qu’involontaire je dois dire – grâce à son parcours et son mode de pensée. Il a eu son bac à 16 ans, est parti étudier à l’université de Californie à Berkeley pour apprendre le droit en accéléré, avant de revenir en France faire sa thèse en droit des obligations, à Amiens.
Ensuite, en parallèle de l’enseignement qu’il prodiguait (l’enseignement étant la voie élitiste à son époque), il consultait pour le cabinet anglais Slaughter May. Lorsqu’il a décidé de fonder le sien, nombre des clients aidés par Georges ont préféré le suivre à cette époque.
Travailler à ses côtés exigeait de chacun de ses collaborateurs de se dépasser à chaque fois en raison de son exceptionnelle exigence intellectuelle, sa rapidité d’esprit et sa curiosité pour des points qu’il était parfois difficile d’anticiper nous-mêmes.
Philippe Coen
Longtemps, face à des dossiers « plein des nœuds intellectuels », il me suffisait de me demander comment Georges aurait attendu que je résolve ces nœuds pour immédiatement me montrer plus imaginatif et aboutir à une solution créative, tant sur le plan de la logique, du droit et du business.
J’en profite pour ajouter que dans l’avocature et l’exercice de la profession de juriste, le rapport avec son formateur est vraiment le mode artisanal de l’apprentissage. Je pense sincèrement qu’il ne faut pas perdre ça, car cela permet à l’apprenti de s’imprégner de toute l’expertise de son mentor.
Ma préoccupation n°1
Trouver des heures pour dormir un peu et laisser place aux rêves.
Nos métiers ne nous permettent pas beaucoup de moments de répit. Or, la vie est suffisamment courte. S’arrêter, c’est prendre le risque de ne pas vivre certaines choses.
Quand on a soif de vivre et que l’on a conscience de la furtivité des moments de vie, on cherche à maximiser toutes ces expériences, en plus de s’octroyer le temps d’inventer, de créer des idées, des emplois et de mettre en contact des univers qui ne s’étaient jamais parlé.
S’octroyer le temps d’inventer, de créer des idées, des emplois et de mettre en contact des univers qui ne s’étaient jamais parlé.
Philippe Coen
Mon meilleur conseiller
Jiminy Cricket.
C’est la conscience qu’on se forge et qui est là pour nous souffler ce qui est bon ou pas de faire. D’ailleurs, le personnage n’est pas simplement un grillon mais illustre une partie de conscience, comme une référence extérieure en miroir.
Une best practice
Pour citer le titre d’un livre de Jean-Pierre Teyssier, ancien président de l’ARPP : « Frapper sans heurter ». C’est en pensant à cette formule impactante que j’ai créé les #respects-duels, concours de cyber éloquence d’un style nouveau, accessibles à tous sans préparation et avec comme seul outil un smartphone, pour apprendre à savoir comment être incisif sans être offensif. Et j’invite tous les lecteurs à regarder ce que fait l’association Respect Zone, le Comité de déontologie des juristes et le comité de la filière du droit et nous rejoindre.
J’ai créé les #respects-duels, concours de cyber éloquence d’un style nouveau, accessibles à tous sans préparation.
Philippe Coen, fondateur de la Respect Zone ONG
La victoire dont je suis fier
Le procès Nemo.
Premier grand procès où il fallait défendre le Studio d’animation Pixar accusé à tort de vol de droit d’auteur et qui illustre le proverbe hollywoodien : « When there is hit, there is writ »! Le fait d’avoir surmonté avec succès ce dossier où la pression était forte, avoir montré notre capacité à prouver notre bonne foi, notre capacité à nous défendre face à l’embuscade tendue.
C’est un procès où il y avait beaucoup d’enjeux. Soit Disney payait plusieurs millions d’euros, soit Némo disparaissait. C’était une menace très lourde pour le client affairé à faire rêver les spectateurs plus qu’a passer du temps dans les prétoires. Cette affaire a découragé plusieurs procédures abusives et autres procès. Il fait partie de ces dossiers que vous ne pouvez pas perdre.
C’est un procès où il y avait beaucoup d’enjeux. Soit Disney payait plusieurs millions d’euros, soit Némo disparaissait.
Philippe Coen
Next step
Ma prochaine étape est de convaincre votre BLF de s’engager pour le respect numérique par le droit. Vos publications font partie des prochaines princesses que j’aimerais réveiller sur le plan de l’engagement social pour le bien-être numérique.
La question que j’aurais aimé qu’on me pose
Et la musique dans tout ça ?
Beaucoup de juristes sont aussi musiciens : la musique est le seul moment où l’on pose le téléphone et où on parle tous la même langue. Ça relie les personnes entre elles. Et j’ai toujours pensé qu’on ne peut pas mener à bien une entreprise, si on n’a pas le bon rythme. Aujourd’hui, on joue « What comes around goes around » de Lenny Kravitz et je trouve que c’est une belle manière de faire passer un message.