Julie VALLAT
Portrait original de Julie Vallat, vice-présidente du département des droits de l’homme, de L’Oréal depuis 2019. Elle s’adonne à la cartographie des problématiques essentielles et à la mise en place de plans de soutien appropriés.
Plutôt pleurote ou shiitake ?
Shiitake
Si j’étais un #
#NotMe
Mon indispensable
Un bon livre. Le dernier ouvrage qui m’a marqué est « Bakhita » de Véronique OLMI. Il raconte le destin d’une femme au Soudan qui passe du statut d’esclave à celui de sainte.
La rencontre qui a compté
Juste après la fac, j’ai travaillé sur un projet humanitaire assez révolutionnaire. L’idée était d’inventer un bus pour offrir aux médecins du monde la possibilité de se déplacer dans les régions les plus défavorisées à la rencontre de ceux dans le besoin et de lutter contre le trafic d’êtres humains. J’étais la première juriste à intégrer le bus. Cette équipe pluridisciplinaire (éducateurs, assistantes sociales…) est sans nulle doute une de mes plus belles rencontres. J’ai également eu la chance d’être recrutée par l’abbé Pierre afin de réaliser une campagne sur l’accès des personnes en situation d’exclusion (SDF, prison, problèmes de papiers) aux questions politiques.
Ma préoccupation n°1
Essayer de rendre le monde plus beau ou, en tout cas, y contribuer. Cela passe notamment par une écoute active des autres au quotidien comme au niveau professionnel, en faisant grandir les consciences de ses collègues, collaborateurs et dirigeants, par exemple. Il faut prendre conscience qu’on ne peut rien tout seul et que l’important est de construire des ponts et des coalitions avec les communautés, la société civile, les chercheurs et les entreprises privées pour éviter « l’effet silo » où les gens ne se parlent plus et cessent donc d’évoluer.
Mon meilleur conseiller
Mon fils de 10 ans. Très frais, très bon conseiller et doté de bons réflexes.
Une best practice
Savoir écouter, peu importe votre statut, peu importe le milieu. Rien n’est jamais acquis.
La victoire dont je suis fière
La publication d’un premier rapport sur les droits humains chez Total, lequel était très contre-intuitif, mais qui a inspiré d’autres entreprises in fine.
Je suis également fière d’un projet que je porte avec d’autres chez L’Oréal et qui vise à s’assurer que tous nos collaborateurs, ainsi que ceux de nos fournisseurs stratégiques, sans oublier leurs familles, reçoivent partout dans le monde un salaire décent couvrant notamment leurs besoins fondamentaux en termes d’accès à la santé et à l’éducation. Via un partenariat que L’Oréal a conclu avec une ONG reconnue, le Fair Wage Network, nous avons accès à leur base actualisée de calcul des salaires décents dans une centaine de pays et de régions. Dans la plupart de ces pays, le salaire décent est supérieur au salaire minimum légal.
Next step
Embarquer tout l’écosystème de l’Oréal ainsi que nos compétiteurs pour lutter ensemble contre la pauvreté, notamment grâce au salaire décent.
La question que j’aurais aimé qu’on me pose
En tant que juriste, quelle est votre contribution aux grandes problématiques du monde (pauvreté, changement climatique, santé, inégalités, etc.) ?
Je pense que j’aimerais que les juristes abordent davantage ces problématiques systémiques de manière collaborative et réfléchissent avec d’autres experts à des réponses adaptées, y compris en croisant des disciplines telles que le droit des investissements et les droits humains, par exemple.