Concilier travail et centres d’intérêt personnels quand on est entrepreneur

BLR n°23 – 01/12/2022

Toutes les trois semaines, une personnalité des sciences humaines est choisie pour donner sa vision de « la part de l’humain » dans la réussite de projets professionnels en lien avec l’actualité économique et juridique.


Delphine Iweins, fondatrice, rédactrice en chef, Lex Daily News

Cette semaine, Virginie Jubault nous fait part de son entretien avec Delphine Iweins, fondatrice et rédactrice en chef du quotidien en ligne indépendant Lex Daily News, autrice de deux ouvrages : « L’influence insoupçonnée des avocats d’affaires » (Enrick B Editions, mars 2020) et « Les vrais pouvoirs du président » (Editions Le Particulier, avril 2022).


Delphine, tu viens de créer un nouveau média. Quelles qualités as-tu déployées pour lancer ton projet ?

L’organisation et l’écoute (conseils d’entrepreneurs notamment). Il faut aussi bien s’entourer, montrer de la patience, savoir trancher et prendre des décisions.

La quête du travail-passion a t-elle un sens pour toi ? Si oui, peux-tu nous en parler ?

Le journalisme est considéré comme un travail-passion par le plus grand nombre.

Je n’ai jamais eu à me demander ce que je voulais faire de ma vie. Comment ? Oui. Quoi ? Jamais. C’est une chance.

En ce qui me concerne, je recherche un équilibre entre le travail et d’autres activités. Cette passion du journalisme, je la décline aussi hors du cadre de mon travail, j’écris des livres.

Derrière cette quête de passion, il y a du positif bien sûr. Mais du négatif aussi. Il y a cette injonction de la société d’être obligé de réussir et pour ce faire d’y consacrer beaucoup de temps, parfois trop.

Quelle place réserves-tu à la créativité dans ton travail ? Comment cela se traduit concrètement ?

Une grande place. La créativité se traduit dans l’écriture : les idées, les angles, les interlocuteurs, le ton. Nous avons choisi pour Lex Daily News, le journalisme de solution, c’est-à-dire des articles qui apportent une solution sur un ton pratique.

Face à « l’infobésité », nous avons ressenti le besoin pour nos lecteurs * d’aller droit au but et de bien cerner ce que nous pouvions leur apporter.

Nous avons une démarche parallèle à celle du juriste dont le client n’a plus le temps de lire. Il a besoin qu’on lui résume la situation avec une solution à la clé.

La créativité s’exprime aussi dans le lien que nous entretenons avec nos lecteurs. Nous avons favorisé un esprit de communauté entre la rédaction et les abonnés (notamment avec la newsletter du dimanche).

As-tu connu le syndrome de l’imposteur dans ton parcours professionnel ?

Un grand OUI. Comme beaucoup de femmes je crois. Je vis toujours avec, mais j’apprends à le surmonter.

Comment ?

Je me lance des défis réguliers qui consistent à sortir de ma zone de confort. J’ai su bien m’entourer. De gens en qui j’ai confiance, issus d’horizons divers et pas forcément rencontrés dans le cadre du travail. Les réseaux d’entrepreneurs ont été un bon soutien

Tu es une grande observatrice du marché du droit. As-tu noté une évolution des soft skills de tes interlocuteurs ? Si oui lesquelles ?

Oui. Je vais t’énoncer des généralités, mais qui sont bien réelles selon moi.

Les juristes communiquent mieux, écoutent plus leurs collaborateurs et salariés, s’adaptent plus facilement à leurs clients (internes ou externes).

Le Covid a permis une réflexion en profondeur. Et nombre de juristes ont réagi en mettant de nouveaux moyens face aux enjeux actuels. Les sujets de RSE, raison d’être et d’économie durable ont favorisé le fait de penser et se conduire autrement.

As-tu fait du développement personnel ?

Oui. Un bilan de compétences et un coaching.

Cela devrait être obligatoire dans les entreprises d’apprendre à se connaître…sans attendre de devenir manager ou entrepreneur.

Si oui, quelle a été la grande découverte sur toi-même ?

On se découvre tous les jours. C’est sans fin et c’est tant mieux. La découverte, c’est d’apprendre à vivre avec soi, mieux s’apprécier et plus s’encourager.

Accepter aussi de ne pas forcément rentrer dans les cases voire de le valoriser.

As-tu des défauts que tu as transformés en forces avec les années ?

Je ne parlerais pas forcément de transformation mais de prise de conscience. J’étais impatiente. Le marathon de l’entrepreuneuriat m’a rendu plus patiente.

Je suis réservée, ce que je prends pour une qualité…mais j’apprends à savoir me mettre en avant…car ce trait de caractère a aussi pu me jouer des tours.

Y a t-il une question que tu aurais aimé que je te pose ?

A quand ton premier roman ?

* 2 lectorats ciblés en particulier : 1. les non-juristes, entrepreneurs, start-uppers, les citoyens curieux. 2. Les professionnels du droit au sens très large qui sont face à leurs propres clients qui leur demandent de plus en plus une analyse très rapide du risque sur leurs activités.

Prendre contact avec l’une des personnalités :
Rien de plus facile cliquez ici ou devenez AMI, Active Member to Inspire

Retrouvez toutes les rencontres des Business & Legal Forums sur www.blforums.com

Start typing and press Enter to search