Emmanuel Jolivet
Portrait original, à lire entre les lignes, d’Emmanuel Jolivet, conseiller général, Chambre de commerce internationale, cour internationale d’arbitrage, et membre du Conseil scientifique des Business & Legal Forums.
Plutôt pleurotes ou shiitakés ?
Ne connaissant pas les shiitakés, je suis plutôt pleurotes. D’ailleurs, j’apprécie particulièrement les pleurotes et je les cuisine régulièrement pour ne rien vous cacher !
Si j’étais un #
Peut-être #Curiosité.
Je pense que de manière générale, et ce n’est pas que lié au droit, il faut être curieux. Le monde dans lequel nous vivons ne l’est pas assez. La curiosité est un terme polysémique : on peut être curieux dans le sens de vouloir investiguer, rechercher, être étonnant, espiègle…. C’est un terme que j’aime bien !
Mon indispensable
Sans doute de prendre un moment pour écouter et observer. C’est une technique que je pratique tout le temps ; parfois pas assez, mais je pense que c’est absolument nécessaire.
La rencontre qui a compté
Hum… Compliqué ! En premier lieu, c’est incontestablement mon épouse pour de multiples raisons. Je pense que l’on est plus fort en équipe. En général, il y a eu un grand nombre de personnes qui m’ont marqué. Chronologiquement, ce fut mon directeur de thèse de doctorat. Cette rencontre a été le point de départ d’une trajectoire professionnelle et personnelle.
Ma préoccupation n°1
L’intégrité. C’est un trait de caractère, une façon d’être absolument indispensable pour tous les aspects professionnels et personnels de l’existence. L’intégrité est nécessaire dans tout rapport humain. Elle permet une interaction crédible en société.
Mon meilleur conseiller
La petite voix intérieure qui me rappelle de prendre un moment de réflexion avant de répondre et qui me permet de tempérer ma spontanéité, d’essayer d’avoir une réflexion structurée et posée, bien que ce ne soit pas toujours compatible avec la vie moderne.
Une best practice
Une bonne pratique constamment mise en œuvre, et, que j’ai toujours eue dans ma vie professionnelle et à l’université, est de consulter les personnes de mon équipe ainsi que mes collègues qui n’en font pas partie. C’est aussi d’essayer d’impliquer tout le monde pour avoir une réflexion collective, sous des angles multiples et enrichissants. Plus les décisions sont importantes, plus cette mobilisation générale est nécessaire. Elle apporte une dynamique d’adhésion, de support et de contribution volontaire des personnes impliquées, surtout en ces temps difficiles et dans les périodes de travail sous tension.
La victoire dont je suis fière
La victoire dont je suis le plus fier est l’effort personnel que j’ai fait pour surmonter mes appréhensions et ma timidité. C’était quelque chose de très pénible, car enfant, j’avais tendance à être un peu solitaire. J’ai réalisé qu’il fallait changer et ai fourni les efforts nécessaires afin d’être capable de m’exprimer devant un amphithéâtre et un public. C’était un changement de personnalité et un travail sur soi de longue durée, mais cela montre qu’avec de la persévérance et les bons réflexes, on peut changer, s’améliorer et réussir ce qui auparavant semblait inatteignable. C’est un message de vie sociale. A tous les jeunes collaborateurs : n’ayez pas peur !
Next step
Dans ma vie professionnelle, la prochaine étape est un défi pour tout directeur ou toute personne en poste de direction. Il s’agit de constituer une équipe solide et de trouver un successeur, c’est-à-dire, de mettre en place une structure qui ne sera pas dépendante d’une personne. En effet, chaque individu est unique, mais la responsabilité d’un dirigeant est que la structure soit pérenne et adaptée à faire face aux défis. Le directeur doit faire preuve de flexibilité, d’adaptabilité et de curiosité. C’est assez compliqué car on a tendance à créer des structures à son image et à travailler avec des personnes avec lesquelles on s’entend bien. Mais composer une équipe diverse dans laquelle les gens ne sont pas uniformes est essentiel, surtout dans le monde ouvert dans lequel nous vivons et nonobstant les tendances aux replis. Mon objectif numéro 1 est de maintenir et de développer cette ouverture d’esprit, d’être capable de me dire que ce que j’ai réalisé n’est pas dépendant de moi et que cela va contribuer, si possible utilement, à la vie sociale de l’entreprise ou au développement personnel des collaborateurs.
La question que j’aurais aimé qu’on me pose
A vrai dire je n’en ai pas. Je ne m’attendais pas à un tel entretien. Ce fut rafraîchissant. Pour ne rien vous cacher, fréquemment les questions qui me sont posées lors d’un tel échange sont des questions sur la nature de mon travail ou sur quelques cas d’arbitrage, mais ce type de questions plus ouvertes me semble extrêmement intéressant et amusant.